RÉCIT D'UNE PIONNIÈRE
Il y a toujours une première fois…
Nous sommes en 1994, à Montréal. Je franchis la porte du Studio 303, une équipe de tournage m’attend. Je suis là pour témoigner de mon rêve brisé, celui de danser. J’avance dans le magnifique studio, je remarque les danseurs habiles et je sens l’émotion monter en moi. C’est la première fois depuis mon accident de plongeon que je suis aussi proche de la danse, de ce rêve qui m’a échappé. [LIRE LA SUITE]
D'OÙ VIENT LA DANSE INTÉGRÉE ?
1980. Une nouvelle méthode d’exploration en danse contemporaine est en plein essor aux États-Unis et en Angleterre : l’improvisation danse contact.
Ce champ d’exploration basé sur l’expression libre et égalitaire démocratise l’accès à la danse et favorise la participation de danseurs de divers horizons. En cet ère post-moderne, la danse n’est plus réservée à une élite composée de danseurs aux corps parfaits, virtuoses et performants. Dans ce contexte novateur de la danse contact, la rencontre entre danseurs avec et sans handicap est rendue possible. Elle révèle un potentiel artistique aussi inattendu que prometteur. [LIRE LA SUITE]
DEUX SEMAINES À CASABLANCA AVEC
DEBORAH DUNN
Une chorégraphe espérée depuis des lunes
J’avais tellement hâte de commencer enfin ce beau projet de recherche et création Quadriptyque ! D’autant plus que la première chorégraphe à se lancer dans l’aventure était Deborah Dunn, une artiste qui rejoint particulièrement mon imaginaire et mon sens de l’humour. Depuis que j’avais vu en 2007 sa pièce Païens élégants, une œuvre stupéfiante et très singulière, dotée d’une théâtralité riche et complexe qui donne texture et finesse au mouvement. Dans cette pièce, le dispositif théâtral constitué de costumes d’époque est tellement immense et minutieux que les interprètes peuvent littéralement s’y laisser emporter et magnifier. C’est ce qui m’a plu, je suis sortie enchantée et avec le désir de travailler un jour avec elle. [LIRE LA SUITE]
L’abandon total d’un
corps paralysé
C’est le FTA, je sors du théâtre Maisonneuve, je suis bien, le temps est doux, le printemps me donne un vent de liberté, une mobilité roulante. Chemin faisant, je rencontre Estelle Clareton. Elle est en scooter et moi en fauteuil motorisé. Ensemble, on roule vers une soirée organisée par le FTA. Estelle me présente Benoit, je connais le nom du chorégraphe, mais rien de sa signature chorégraphique, de son approche pédagogique. Il est ouvert, souriant et me raconte qu’il m’a déjà vu sur scène. On poursuit notre dialogue et Benoit me regarde avec ces yeux de chat. Je ne cherche aucun sujet de conversation, ils existent, se développent et s’enchaînent comme une improvisation sentie, authentique, un grand cru consommé à deux. [LIRE LA SUITE]
LE HANDICAP DANS LA
SPHÈRE ARTISTIQUE
ÉTRANGÈRE ET CANADIENNE
Aucune personne handicapée en Occident ne peut déplorer l’absence du handicap dans la sphère artistique et plus spécifiquement en danse et en théâtre. Bien que les artistes professionnels handicapés soient toujours marginalisés, peu nombreux et sous exposés, beaucoup de projets inclusifs voient le jour, ici au Canada, et de façon plus importante en Europe et aux États-Unis. Il s’agit aussi bien de projets de cirque, de danse, du théâtre que de cinéma. Les exemples ne manquent pas. Citons quelques exemples : Le film de la réalisatrice Sophie Deraspe Les Signes Vitaux avec l’artiste multidisciplinaire Marie-Hélène Bellavance qui a une double amputation des pieds et qui tient le rôle principal, ou le danseur Dergin Tokmak qui faisait partir de la distribution du spectacle Varekaï du Cirque du Soleil ou encore la comédienne et auteure Laurence Brunelle-Côté très active sur la scène théâtrale québécoise. Le handicap n’est donc plus exclu. Il semble même de plus en plus devenir une particularité recherchée dans le domaine des arts. [LIRE LA SUITE]
QUADRIPTYQUE,
POURQUOI, COMMENT ?
Pionnière de la danse intégrée au Canada depuis 20 ans, je compte à mon actif neuf productions avec des chorégraphes professionnels d’ici et d’ailleurs. Tout au long de ma carrière, j’ai pu mesurer la richesse de ce champ d’exploration spécifique de la danse contemporaine. Comme enseignante et directrice artistique de Corpuscule Danse, je sais aussi combien la danse intégrée interpelle et suscite intérêt et émotions chez le public, la communauté des personnes handicapées, les professionnels de la danse et les médias. [LIRE LA SUITE]
SARAH-ÈVE GRANT -
LE HANDICAP COMME
UN TREMPLIN
L’entrevue de présentation de Sarah-Éve Grant menée par Aline Apostolska disponible sur la plateforme web www.quadriptyque.com dans la section Équipe, témoigne d’un échange fécond pour appuyer la raison d’être du projet Quadriptyque, comme ça a été le cas aussi avec les deux autres chorégraphes invités, Deborah Dunn et Benoît Lachambre. Cette courte vidéo de 4:16 minutes exprime et fait ressortir, en toute limpidité, ce que pourrait être la particularité du handicap en danse contemporaine. Quel est son apport, sa spécificité, s’il y en a une évidemment? Tout dépend de la perception de chaque chorégraphe [LIRE LA SUITE]
France Geoffroy en quelques étapes clefs:
Pionnière de la danse intégrée au Québec, France Geoffroy a cofondé en 2000 Corpuscule Danse, compagnie au sein de laquelle elle danse et chorégraphie tout en assurant la direction générale et artistique. Elle enseigne la danse intégrée aux enfants, adolescents et adultes, intervient comme mentor, consultante et comme conférencière. Reconnue et respectée dans son milieu québécois autant qu’à l’étranger, ses talents d’artiste ainsi que son inaltérable engagement auprès des autres, en particulier auprès de la relève, justifient le respect qu’elle a conquis pour elle-même autant que pour les danseurs et danseuses avec handicap. [LIRE LA SUITE]
Sentir avec les yeux
La frontière entre mon corps sensible et insensible
Je ne sens plus mon corps à quatre-vingt-dix pourcent, depuis le 17 août 1991, suite à un plongeon dans un lac peu profond, fracturant ma colonne vertébrale et sectionnant ma moelle épinière. La frontière entre mon corps sensible et insensible se situe à la naissance de ma poitrine et tel un cordon, ça m’entoure la cage thoracique supérieure jusque dans mon dos. Perchés au-dessus de cette lisière, ma tête, mon visage, mon cou, mes épaules sont devenus des récepteurs ultra-sensibles. [LIRE LA SUITE]